Marco est un gros snob
Voilà, nous y sommes: la littérature du sous-sol, titre de blog banalement métaphorique, n'est désormais plus une métaphore. J'écris dans un sous-sol. Un vrai, oui vraiment sous le sol, avec pénombre, poussière et odeur de vieux linges et soupirail qui donne sur la rue. Pas un cliché ne manque. En oubliant l'ordinateur et les quelques machines domestiques vrombissantes, je peux presque me prendre pour un galérien de l'écriture du XIX° siècle. Magnifique. Ecrire quelques pages médiocres chaque mois dans les conditions d'écriture d'un chef d'oeuvre douloureux et imparable, qui n'en a jamais rêvé?
De même, je vais courir de plus en plus souvent dans les bois. Pour garder la forme? Nenni, c'est juste pour se la raconter façon Haruki Murakami, grandiose et japonais auteur d' Autoportrait de l'auteur en coureur de fond. Lui galope régulièrement sur 42 kilomètres, moi sur 4; c'est du mimétisme miniature, mais j'en attends beaucoup en termes d'autosuggestion. A moi l'ascétisme discret sous les pluies d'automne, l'endurance du bipède avaleur de mots et de marathons.
Il existe sans doute d'autres moyens de devenir artiste à peu de frais. Je compte bien les découvrir d'ici peu: à la vitesse où croît mon snobisme, je ne vois pas ce qui pourrait m'en empêcher.